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Guy Jacques 

La nomenclature des ères géologiques, définies sur des critères paléoenvironnementaux, paléontologiques ou sédimentaires, est revue tous les quatre ans par l’Union internationale des sciences géologiques. Aucune ambiguïté donc. Nous vivons bien aujourd’hui, et ce depuis un peu plus de 10 000 ans, à l’époque Holocène, qui a succédé au Pléistocène, commencé il y a 2,6 millions d’années, ces deux époques étant les plus récentes de l’ère Cénozoïque commencée il y a 65 millions d’années, moment connu de tous en raison de la disparition, entre autres, des Dinosaures.

«Officieusement», certains scientifiques estiment qu’il serait opportun de créer, sur d’autres critères, une ère géologique nouvelle, l’Anthropocène (du grec anthropos, « être humain »). Ce concept apparaît dans un ouvrage sur le réchauffement global du journaliste Andrew Revkin en 1992 où il définit ce qu’il nomme Anthrocène ! C’est donc Paul Crutzen, prix Nobel de chimie en 1995, et le biologiste Eugène Stoermer qui ont créé le terme Anthropocène en proposant, symboliquement, comme « date de naissance », 1784, année de dépôt du brevet de la machine à vapeur par James Watt, prémices de la révolution industrielle.

L’homme a certes modifié son environnement dès qu’il a occupé une place prépondérante dans l’écosphère voici quarante mille ans, au moment où Homo sapiens arrive en Europe sur le territoire occupé par les Néanderthaliens. La population compte environ cinq mille habitants durant trente mille ans avant de s’élever à trente mille âmes grâce au réchauffement climatique post glaciaire, entre -11 000 et –7 000 ans. Mais depuis deux cents ans, en raison de l’accroissement de la population, de 1 à 7 milliards d’habitants sur la planète, du développement de l’agriculture et de l’industrie et, récemment, de la mondialisation qui a multiplié les échanges, le rapport de l’homme à la biosphère a radicalement changé. L’exemple du changement climatique, dû en grande partie aux activités humaines, apporte de l’eau au moulin de ceux qui estiment légitime la création de cette ère géologique, quelle que soit la date de naissance qu’on lui donne. Le glaciologue Claude Lorius est de ceux-ci puisqu’il a intitulé son ouvrage publié en 2011 avec Laurent Carpentier à Actes Sud « Voyage dans l’Anthropocène : cette nouvelle ère dont nous sommes les héros ». Que l’on soit favorable ou non à cette appellation d’Anthropocène, il est incontestable que la pression exercée par l’homme sur son environnement a évolué exponentiellement au XXe siècle, quel que soit le critère considéré : consommation de papier, utilisation de l’eau, endiguement des rivières, déforestation tropicale, teneur en dioxyde de carbone ou en oxyde nitreux de l’atmosphère, apports d’engrais ou érosion de la biodiversité.

Cette ère n’a toutefois pas été reconnue ni ajoutée à l'Échelle des temps géologiques à l’occasion du 34e congrès international de géologie qui s’est réuni à Brisbane, en Australie, en août 2012, malgré une première tentative.

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