Rubrique Témoignages
De la vague à l’âme : un demi-siècle de la vie d’un océanographe
Guy JACQUES
Crée en juin 2014
Mis à jour en novembre 2014
Préface de Bruno Voituriez
L’océanographie est la plus jeune des sciences de la Terre. Le lecteur sera d’ailleurs peut-être surpris de cette association tant on a l’habitude de réserver l’appellation « sciences de la Terre » à la géologie et la géophysique. Et pourtant sciences de l’atmosphère, de l’océan, du vivant sont aussi sciences de la Terre. Nous sommes des êtres vivants qui résidons sur le plancher des vaches et respirons dans l’atmosphère. Même ceux qui se vantent d’avoir le pied marin ou se palment les pieds pour battre de dérisoires records de profondeur sont bien obligés de remonter à la surface des océans qui seule nous est naturellement accessible.
Qu’avions-nous alors à faire de ce qui se passe sous la surface de l’océan où nous ne pouvons vivre ?
Il nous suffisait de connaître sa géographie pour voyager à travers le monde et, pour la navigation comme pour la pêche, seuls importaient le vent et les courants de surface. La célèbre campagne du Challenger (1871-1876) qui, outre son intérêt scientifique, consacrait aussi la suprématie de la Grande-Bretagne nous fit découvrir l’océan dans sa dimension verticale de la surface au fond : sa physique, sa chimie, sa biologie.
D’autres nations suivirent, chacune pour soi, en se lançant dans de grandes campagnes océanographiques. Sauf la France recroquevillée sur des stations marines côtières d’où elle regardait la haute mer de loin à l’exception, bien sûr, du Service Hydrographique de la Marine qui, au-delà des cartes marines, travaillait exclusivement pour la Marine Militaire et avait ses propres navires pour ce faire. Le premier véritable navire océanographique de recherche français à la dimension de l’océan fut la Thalassa de l’Institut Scientifique et Technique des Pêches Maritimes en 1960 suivi du Jean Charcot lancé en 1965 au bénéfice de toute la communauté scientifique. La France revenait de très loin et avait bien du retard à rattraper….
Les années 1960 marquèrent le début de l’âge d’or de l’océanographie française. Ce fut une véritable explosion scientifique à laquelle participèrent, parmi d’autres, les océanographes du Club des Argonautes sur tous les océans du monde. Chacun eut sa part d’aventure et c’est la sienne que raconte ici Guy Jacques. Aventure faite de rencontres, de croisements, de coopérations multiples au niveau national et international. Car de l’étude des écosystèmes, à celle de la pêche ou du climat tout est lié. L’océanographie pleinement est devenue une science majeure de la Terre. Elle a dépassé le stade de la «géographie» qu’elle fut longtemps et peut être qualifiée maintenant d’océanologie.
Guy Jacques fut, en France, un artisan de cette mutation et nous la raconte dans le détail avec brio.
1) Les raisons de ma colère - Océanographe par hasard !
2) Les troisièmes cycles : le début de l’âge d’or de l’océanographie
La circumnavigation du
Challenger (1872-1876), l’an 1 de
l’océanographie
Merci Monsieur Gaston Berger !
Les années 1960
ou les mains libres
Une campagne initiatique à bord de la Thalassa sur les bancs
Terre-Neuve
Un détour par Barcelone
Les premières armes à Roscoff
ou comment naît l’esprit d’équipe
Une ambiance particulière
Prenant et la patte de l’éléphant
Prenant et l’affaire Lyssenko
Conséquence inattendue d’une erreur sur un graphique ou comment
perdre une amie ?
La succession phytoplanctonique
Do you speak French?
3)
Le Laboratoire Arago dans les
années 1970...et après
Parlons science
Entre science et loisirs ou mai 1968
Parlons loisirs
Satisfactions et déceptions
La fin de l’océanographie ?
4)
La belle aventure du groupe Mediprod
L’océanographie, une science jeune
La naissance du groupe
Mediprod
1960-70, début de l’« âge d’or » de l’océanographie
La Méditerranée, berceau de l’océanographie pélagique en France
Hydromed 1, en mars 1966, le pied à l’étrier pour
Mediprod
Mediprod I, en mars 1966, la campagne fondatrice
Une époque bénie pour l’optique marine et la télédétection
In situ veritas !
L’homme qui murmurait à l’oreille de l’oxygène
5)
De l’anchois du Pérou au
changement climatique
Les zones d’upwelling, priorité des années 1970
Du vert au bleu violet ou de l’eutrophie à l’oligotrophie
L’après-Mediprod
Les flux de carbone dans l’océan, au cœur des années 1990
Tout, jusqu’à l’excès, pour comprendre le climat
6)
Au service de la recherche
Encore plus compliqué pour un biologiste
Les motivations du chercheur
Du côté du CNRS
La belle aventure du programme international JGOFS
Un détour par l’Ifremer et l’Orstom
Servitude et grandeur du chef de mission
Images pêle-mêle des missions
Une campagne à bord du Marion Dufresne : un autre univers
7) La belle histoire des « paradoxes
» de l’océan Austral
Le choix de l’océan Austral, une bonne inspiration
Un intermède et un plaisir : un estivage à Kerguelen
La campagne
Epos à bord du Polarstern : passionnante et surréaliste
Une ultime satisfaction : la campagne Keops2 de 2011
8)
Congrès, enseignement,
communication : de beaux compléments
Universidade Santa Ursula
Être invité à Tokyo par la Maison franco-japonaise
Explorer le monde grâce à l’Orstom
Au cœur de l’information scientifique à l’Orstom
Deux belles rencontres Jean-Louis Étienne et Patrick Darphin
Jean-Louis Étienne : de la campagne
Erebus aux universités d’été
Patrick Darphin : d’une exposition au Muséum au désert Libyque
9) La seconde vie d’un scientifique
À chacun son chemin
Mon choix : communiquer
Sciences 66
ConnaiSciences
De l’éphémère à l’éternel
Conférences, débats, bars des sciences & Co
Écrire, encore écrire
Invitation de rêve à Saint-Jean-Cap-Ferrat
Nature & Patrimoine ou il n’y a pas d’âge pour apprendre
Scientifiques et « gourous »
10) Épilogue