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Jean Labrousse 

En l’absence de mesures instrumentales, on est réduit à des estimations obtenues par la méthode des proxies (mot anglais fréquemment employé qu’on pourrait traduire par «indicateurs»). Cela consiste à établir une relation entre le paramètre à mesurer, ici la température, et une autre grandeur que l’on peut mesurer. On essaie bien sûr d’établir plusieurs proxies qui se recoupent entre eux, accroissant la précision de l’évaluation.

Il existe par exemple une relation solide entre la date des vendanges et la température qu’il faisait – du moins pendant la période végétative de la vigne. Grâce au dépouillement des archives, E. Le Roy Ladurie et son école ont pu, pour la période où de telles archives existent, établir la courbe de variation de la température du dernier millénaire en divers point où la vigne était cultivée.

Un autre proxy est la relation entre la température et la croissance des arbres. Une coupe transversale d’un tronc fait apparaître des zones concentriques plus ou moins épaisses, leur épaisseur respective étant d’autant plus grande que la croissance a été plus forte. Pour un type d’arbre donné, l’établissement de la relation entre température, humidité et croissance permet donc, ici encore pour chaque région, de savoir quelle en a été la température. Grâce à des arbres comme les séquoias (qui vivent très longtemps), par exemple, on peut remonter quelques millénaires. C’est la méthode de la dendrochronologie.

Lorsque l’on veut remonter plus loin dans le passé, on va s’intéresser à d’autres relations.

L’étude des carottes glaciaires permet de connaître la composition chimique de l’air grâce à l’analyse des bulles prisonnières de la glace. On peut en outre estimer la température de l’air au moment du dépôt neigeux en mesurant la composition isotopique de l’oxygène de la molécule d’eau de la glace. La profondeur atteinte actuellement par les sondages en Antarctique ramène 800 000 ans en arrière, et on espère atteindre 1,5 million d’années.

En milieu continental, l’analyse des pollens des sédiments lacustres et des tourbières permet de connaître la végétation qui existait dans le passé et d’évaluer ainsi la température de l’air.


Pour remonter encore plus loin dans le passé on effectue des carottages dans les sédiments marins. Leur analyse isotopique permet d’évaluer la température qu’il faisait il y a une centaine de millions d’années.

Bien entendu, on essaie toujours de confronter plusieurs proxies, ce qui permet de recouper les estimations et d’accroître
leur fiabilité.

Extrait de l'ouvrage "Climat - une planète et des hommes" édité par le cherche midi éditeur en 2011. Toute reprise totale ou partielle de ce texte doit obligatoirement mentionner le titre et l'éditeur de l'ouvrage.

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