News Année 2004
Mois de décembre 2004
Vers une Veille Mondiale "Océan et Climat" ?
Le 7 décembre dernier, Jason-1 a fêté le 3ieme anniversaire de son lancement, depuis la base de Vandenberg en Californie, .
Voir la page du site Aviso :
Jason-1-troisieme-bougie
Jason-1, satellite d'observation des océans est le "petit frère" de TOPEX-Poséïdon lancé de Kourou en août 92. Grâce à la durée de vie exceptionnelle de ce dernier, ces deux "arpenteurs des océans" ont pu voler côte a côte avec un écart de 500 Km environ, de décembre 2001 à août 2002.
Ce "vol en formation", qui préfigurait d'ailleurs les "flottilles de satellites spécialisés" qui se mettent en place, a permis un "inter-étalonnage", une comparaison sans précédent de 2 systèmes de haute précision, conçus et lancés à 9 ans d'intervalle !
Jason-1 et son aîné sont deux "systèmes dédiés", conçus exclusivement pour restituer le relief de la surface océanique. Ils mesurent avec une précision de l’ordre du centimètre le niveau local des mers, paramètre très sensible aux fluctuations de la circulation océanique, (les fameux "fleuves dans la mer"...), et aux transports d'énergie et de matière, (plusieurs millions de m3/s), qu'elle implique. Les mesures de l'altimètre de Jason-1, environ 50 000 par jour, sont utilisées par des centaines d'équipes scientifiques de par le monde, en synergie avec celles d’autres équipements (flotteurs Argo, autres altimètres, diffusiomètres, radiomètres des satellites ERS, ENVISAT, NOAA...).
Une coopération exemplaire entre le CNES et la NASA a débuté il y a près
de
20 ans lors de la fusion des projet TOPEX (du Jet Propulsion Laboratory) et
Poséïdon (du Centre Spatial de Toulouse), et a abouti à ce résultat
dépassant toutes les espérances.
Lancé pour une mission de 3 ans, Topex-Poséïdon a fourni plus de 12 ans de bons et loyaux services !
Jason-1 poursuit brillamment la série d'observations de la circulation océanique et du niveau moyen des mers entamée en 1992; il faut espérer que sa longévité permettra un recouvrement avec les mesures de son successeur, Jason-2, qui a malheureusement pris du retard. C'était tout l'enjeu de discussions entamées dès 1998, 3 ans avant le lancement de Jason-1 !
A propos de la météorologie, Arago disait:"Il faut, en effet, songer à pourvoir nos successeurs de termes de comparaison dont nous manquons nous-mêmes.
Pour la nécessaire transition de l'expérimental à l'opérationnel, de la Recherche aux Applications, (objet d'initiatives comme GMES en Europe, ou GEOSS au niveau mondial), puisse la sagesse d'Arago inspirer ceux qui doivent décider d'investir l'argent public dans des systèmes permanents de prévision et de surveillance de l'océan et du climat !
GMES : Global Monitoring for Environment and Safety
GEOSS : Global Earth Observing System of Systems
Article de Michel Gauthier sur "L'énergie Thermique des mers" paru dans la revue trimestrielle du réseau ECRIN ( n°57 de septembre 2004).
Document édité par la SOPAC sur la "Conversion de l'énergie thermique de l'océan et les Iles du Pacifique".
Mois de novembre 2004
Des nouvelles de IODP (Int'l Ocean Drilling Program...)
Une carotte
géante, d'une longueur record de 430 m de sédiments récupérés au fond de
l'océan Arctique, va permettre de reconstituer 50 millions d’années de l’histoire de l’Arctique et par
extension, de l’histoire climatique de l’hémisphère nord de la planète.
Des
scientifiques de dix pays se sont réunis à l'université de Brême (Allemagne) courant octobre pour se partager le travail et... la carotte !
A peu près 10 millions d'années après la disparition des dinosaures,
l'océan arctique avait un climat tropical ! Jusqu'à présent, les forages
les plus profonds, (Antarctique), nous racontaient "seulement" les 800 000
dernières années... plus de détails sur ce bond prodigieux sur :
http://www.insu.cnrs.fr/terre-solide/terre-et-environnemen...l-y-a-55-millions-d-annees-e
(ou en tapant : Forage Arctique dans Google)
Le "Pew center on global climate change" vient de publier un rapport sur l'impact actuel du changement climatique aux USA.
Il est disponible à l'adresse suivante
http://www.pewclimate.org/docUploads.... (document pdf, texte intégral)
Ce rapport, réalisé par Camille Parmesan de l'université de Texas-Austin, et Hector Galbraith de l'université de Colorado-Boulder a été établi à partir de résultats d'études sur les "impacts observés" du changement climatique, au cours des vingt à cent dernières années, sur un large échantillon d'espèces animales et végétales de différentes régions des États-Unis. Nombre d'entre elles font apparaître un lien direct entre le changement climatique et des modifications des écosystèmes. La conclusion du rapport est que le changement climatique est déjà perceptible dans les écosystèmes américains.
Ce "Centre Pew sur le changement global climatique" a été créé en 1998 dans la lignée de plusieurs autres centres issus d'une fondation caritative sponsorisée par de riches héritiers du secteur pétrolier.
Il est dirigé par Eileen Claussen, ancienne adjointe du secrétaire d'Ètat américain aux affaires maritimes, scientifiques et de l'environnement international et apporte une expertise technologique, économique et scientifique au débat sur les changements climatiques.
Séries de Conférences sur l'exploration planétaire :
A l' Observatoire de Paris, le mercredi a 18h30
"Science & Conscience Européenne": encore un
colloque passionnant, du 25 au 27 Novembre, au Collège de France!
Le changement climatique et l'Arctique
L'ACIA (Arctic Climate Impact Assessment) a publié le 8 novembre, comme prévu, son rapport sur "L'impact du réchauffement de l'océan arctique" .
Ce rapport (entièrement publié sur internet) est l'aboutissement d'un important travail mené depuis quatre ans par 300 chercheurs sous l'égide de l'ACIA qui regroupe huit États bordant le continent (Canada, Etats-Unis, Danemark, Suède, Islande, Finlande, Russie et Norvège).
Au départ de l'étude, les participants se sont mis d'accord pour partir d'un scénario étudié par le GIEC (Groupe Intergouvernemental d'Étude du Climat, IPCC en Anglais) correspondant à un scénario intermédiaire de changement climatique (émission de CO2 modérée) jusqu'en 2100. Ce scénario a été appliqué à cinq modèles de climat type du Nord de l'Amérique et de l'Europe afin de faire des projections d'évolution du climat dont les impacts sur la faune, la population, la planète ont été déclinés.
Le rapport est assez alarmiste.
La région Arctique se réchauffe plus rapidement que prévu, à peu près deux fois plus vite que le reste du globe. Ces changements auront un impact majeur pour la planète tel qu'une contribution à l'élévation du niveau des océans et une intensification du changement global.Au moins 50% de la glace permanente (dite "glace d'été") de l'océan arctique sera fondue d'ici la fin de ce siècle et certains modèles en prévoient même la disparition quasi totale. En Alaska, au Canada occidental et en Russie orientale, la température moyenne en hiver a cru de 3 à 4 degrés ces 50 dernières années. Les résultats de simulation montrent un accroissement supplémentaire de 4 à 7 degrés pour les 100 prochaines années.Le réchauffement du Groenland conduira a une fonte substantielle de sa couche de glace, ce qui contribuera à l'augmentation du niveau de l'océan. A long terme le Groenland contient suffisamment de glace fondue pour éventuellement élever le niveau de la mer de 7 mètres.La fonte complète de la glace permanente conduirait à l'extinction des ours polaires et aurait des conséquences aussi sur la vie d'autres espèces comme les phoques, les rennes.
Les populations indigènes pourraient en subir des conséquences pour leur santé, leur alimentation.
Quelles seront les suites données à ce rapport?Il
est actuellement présenté et discuté à l'"ACIA International Scientific Symposium on
Climate Change in the Arctic"
Les ministres des Affaires étrangères des huit pays du Conseil arctique doivent
se réunir le 24 novembre à Reykjavik
pour réfléchir aux suites politiques à donner.
Les débats seront difficiles car si la Russie a décidé le mois dernier de ratifier le protocole de
Kyoto, ouvrant ainsi la voie à son entrée en vigueur, les États-Unis continuent de
s'y opposer.
http://amap.no/acia/index.html Publication du rapport et symposium
Résumé en Français sur le site de l'ACIA (Document Word)
Pages du site Club des Argonautes sur le Changement Climatique
Mois d'octobre 2004
La Science en fête!
A l'occasion de la "Fête de la Science", du 11 au 17 octobre 2004, des manifestations ont lieu dans toute la France. De nombreux chercheurs et ingénieurs, historiens et philosophes des sciences se sont mobilisés pour partager leur savoir et leur passion avec le grand public.
Le climat, son évolution, l'observation de la Terre, l'océan... sont largement "fêtés", films et livres commentés, expositions, ateliers, conférences, débats.
Citons le symposium du Collège de France les 12 et 13 octobre, rencontre interdisciplinaire entre chercheurs sur ce grand thème de société, changements climatiques actuels et futurs.
Le grand public est d'ailleurs très sensibilisé sur ce sujet, ainsi que le montre le numéro d'octobre 2004 de National Geographical France dans un article bien documenté sur le climat.
Un sondage auprès des Français donne les résultats suivants :
-
78% des Français pensent que le réchauffement de la planète est dû à
l'effet de serre, lui-même consécutif au développement de l'activité
humaine... -
58% pensent que c'est à chacun de changer les choses, 26% au gouvernement,
14% qu'il n'y a rien à faire...
Le sondage ne dit pas comment les Français comptent s'y prendre pour changer les choses individuellement..
Dans le même ordre d'idée, une dépêche de l'Agence France Presse paru le 11 octobre attire notre attention sur le fait que seulement 9% des Français font un lien entre logement et effet de serre, d'après un sondage de la Fondation Nationale des Sciences politiques.
Quelques revues à lire... sur le climat, l'énergie thermique des mer, l'espace
Mois de septembre 2004
Trente millions de lieues au-dessus des mers
L'histoire du satellite Topex Poseidon, ce qu'ont apporté ses
observations, son rôle dans la validation des nouvelles technologies
(radar miniaturisé) et dans l'émergence de la filière altimétrique.
Michel Lefebvre - 2003
Voici quelques nouvelles sur les énergies renouvelables:
Après Stockholm et le campus de l'Université Cornell aux USA, une autre installation de climatisation utilisant l'eau froide est opérationnelle.
Il s'agit de la ville de Toronto qui utilise l'eau froide profonde d'un lac.
Ce système qui alimente la climatisation du centre ville permet de réduire la consommation électrique de 75%.
D'autres programmes sont en cours d'élaboration au Japon, en Inde et aux USA.
Avec le projet de centrale utilisant l'énergie de la Houle en Espagne, ceci montre tout l'intérêt que présente l'énergie des océans, sous ses diverses formes. Cela préfigure-t-il une nouvelle ère en matière d'économie ou de production d'énergie?