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Février 2019
2/2 Participation du Club des Argonautes au "Grand Débat"
Le Club des Argonautes
Dans le cadre du Grand Débat, le Club des Argonautes a souhaité attirer l'attention sur l'importance du temps long dans les décisions et les actions à entreprendre en faveur de l'environnement et du climat. Il a déposé une contribution sur le site du Grand Débat, qui a été également adressée au Ministre d'Etat de la Transition Ecologique et Solidaire et à la Ministre de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation.
Climat : de l’urgence et de la nécessité de pérenniser les observations scientifiques et les
décisions politiques
Une contribution du Club des Argonautes au Grand Débat – mars 2019
[Depuis avril 2003, le Club des Argonautes rassemble d'anciens chercheurs et ingénieurs ayant fait leur carrière dans des organismes comme l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), l’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer (IFREMER), Météo France, le Centre National d’Études Spatiales (CNES), le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), et le Muséum National d’Histoire Naturelle. La complémentarité des parcours de ses membres permet au Club de couvrir le champ scientifique "Océan, Climat, Énergie", ainsi que les relations sur chacun des côtés de ce domaine triangulaire. Site du Club des Argonautes]
Dans le cadre du Grand Débat de nombreux citoyens manifestent des préoccupations aussi diverses que nombreuses. Un certain nombre concerne l’urgence climatique, autrement dit la recherche de solutions suivies d’actions concrètes, y compris réglementaires, visant à réduire sans délai la production de gaz à effet de serre, à stocker le carbone émis en excès pour limiter le réchauffement planétaire et à protéger la qualité et la diversité de nos ressources environnementales. D’autres préoccupations concernent encore la résilience et l’adaptation de la société aux impacts de ces changements climatiques et environnementaux.
Le Club des Argonautes s’associe à ces démarches qui constituent une grande partie de sa raison d’être. Il souhaite toutefois insister sur le fait que toute action dans ce sens – tout particulièrement si elle se traduit par des décisions politiques aux échelons locaux et régionaux, comme nationaux ou européens – ne peut s’inscrire que dans le temps long pour avoir une quelconque efficacité. On parle ici d’actions dont la vocation est de se pérenniser quoiqu’il arrive. Or de telles décisions sont aujourd’hui peu compatibles, soit avec des mécanismes sociétaux qui donnent la priorité au temps très court, soit avec un calendrier politique dont les échéances sont au mieux de quelques années.
Les scientifiques se basent sur des observations multidécennales de paramètres climatiques et environnementaux, voire centennales ou millénaires lorsqu’il s’agit de l’analyse des glaciers ou des calottes profondes, pour quantifier les changements actuels. Soucieuses de cette nécessité, les institutions nationales françaises ont mis en place, à côté d’une dynamique d’action par projets dans un calendrier contraint qui constitue le cadre habituel de financement de la recherche en France et en Europe, des systèmes nationaux d’observation qui disposent de moyens propres et qui doivent être garantis dans la durée. Ce n’est malheureusement pas toujours le cas dans les pays moins riches où la maintenance de dispositifs de long terme rencontre des difficultés.
Il s’agit donc de réfléchir et de proposer de nouveaux outils permettant de garantir la continuité des décisions mises en oeuvre en faveur du climat, indépendamment d’une alternance politique et sociétale dont la fréquence est trop rapide pour être climatiquement efficace. C’est notre responsabilité à tous.